THREE PEAKS BIKE RACE 2021 – RAPPORT FR-EN
Le grand détour [ FR + EN ]
FR:
La course. Cette capsule où tous les repères changent.
Les questions habituelles du quotidien sont mises de côté et ne subsiste que l’essentiel :
boire, manger, éventuellement trouver un abri pour une poignée d’heures, continuer d’avancer, quoi qu’il arrive.
Se libérer de la charge mentale ordinaire et s’élancer en course, c’est abolir ses limites, se sentir plus léger, s’étonner de ses capacités dont on doute pouvoir être capable seul, ou lors d’une sortie de groupe traditionnelle.
Galvanisé par une saine compétition entre pilotes expérimentés, une dizaine de jours s’offrent alors à une constellation de pilotes. Le terrain de jeu est l’Europe, parmi ses plus hauts sommets.
Nous sommes le 10 juillet, Vienne, Autriche, il est midi pile. Le départ de la Three Peaks Bike Race 2021 est donné.
L’ultra distance. Le bikepacking. L’autonomie complète… Si aujourd’hui, nombre de challenges sont proposés s’auto-proclamant de ses grandes familles, il est plus difficile d’y déceler la perle rare. Ce que nous avons tant aimé sur les Transcontinental Race, mère de toutes et au combien la plus délicate à finir dans sa catégorie, c’est la pureté. L’humilité de son dogme.
Pas de discours grandiloquent, pas de base de vie, pas de drop-bag, pas de drafting et encore moins de « team » improvisés sur la route. Tout cela mène à des pénalités, voir une disqualification.
La catégorie « solo / autonomie complète » y a une saveur particulière, presque mystique.
Il faut aussi apprendre à sortir de sa zone de confort, rester dans son pays d’origine, c’est plus simple. Tous les repères demeurent, la conversation y est fluide et les échanges lors de ravitaillements sont aisés.
Traverser sur une seule course plusieurs pays en embarquant la totalité de son matériel relève d’une autre approche. Il nous faut apprendre à se faire comprendre, à déceler les produits nécessaires sans perdre trop de temps, et assimiler bien des aspects culturels du pays pour s’y déplacer en sécurité. Se débrouiller, en somme.
La #tpbr2021, réunie ces ingrédients. Le jeu est lancé.
La règle est simple : départ de Vienne, trois « check-point » à relier via trois parcours obligatoires les entourant. Entre chaque parcours, c’est au pilote de créer sa voie pour une arrivée à Barcelone.
La course traverse 6 ou 7 pays suivant les choix, 11 jours pour le cut-off officiel.
Une fois les cartes assemblées, nous en avons tous pour environ 2650 km. Au final certains en feront plus, rarement moins.
Pour suivre l’évolution des participants, nous embarquons un tracker GPS relevant en permanence notre position, consultable par tous via une application et donnant lieu dans le reste du monde au très amusant « dotwatching ».
Les participants s’en servent pour se situer en course, si le rythme est trop faible ou bien approprié pour conserver sa place; les amis et aficionados l’utilisent pour suivre la course en temps réel, la commenter via les réseaux sociaux et sites spécialisés comme dotwatcher.cc.
Mon objectif premier est d’allier course et aventure pure, en traçant tout droit à travers les Alpes suisse. Je sais que j’y perdrai du temps mais l’objectif du cut-off reste sur le papier réalisable. C’est dans cette optique que je m’élance et réalise une première « journée » bien remplie en ralliant le CP1 via les terribles enchainements Wurzenpass, Vršič et Mangart afin de me satelliser en course. 505 km et 6050 m. de D+. Autriche, Slovénie, puis retour en Autriche. Ça donne le ton.
Et justement. Quelque chose est entrain de dérailler dans le programme. La météo.
Si tous les bulletins avant départ n’étaient pas alarmant, annonçant une alternance de beau temps et quelques orages, dès le 11 juillet, j’ai bien compris qu’il en serait autrement.
Les pluies se font soutenues, persistantes, froides. Passé de justesse, les premiers éboulements sur le Mangart fermeront presque derrière moi l’accès des derniers kilomètres au sommet. Ce n’est plus du mauvais temps mais une sorte de tempête qui s’abat sur l’Europe.
Je comprends rapidement que traverser les Alpes Suisse sous un orage continu sera un trop gros gâteau pour mes capacités athlétiques. D’abord un peu triste d’avoir à me re-router, j’arrive à me re-mobiliser en n’oubliant pas les grands dogmes d’une Transcontinental : « This is not a tour » et « Just keep going, that’s at least what I can do ».
Après tout, c’est vrai, j’irai faire du tourisme en suisse quand bon me semblera, pour l’heure j’ai une autre tâche, rester en course. Sur environ 150 partants, je suis déjà classé dans le top 50 et cela me tiendra comme une des motivations durant toute la course.
Je fais le choix de me dérouter via Innsbruck, route que je connais dans les grandes lignes pour l’avoir empruntée à de multiples reprises lors de mes TCR.
Ce fut certainement la meilleure idée de cette course. Les jours qui ont suivis auront donnés raison à cette intuition. La tempête est violente et cause des dégâts ravageurs en Allemagne. Nous, nous sommes juste en bordure de l’épicentre et nous prenons tous « les résidus ».
La neige et le verglas sur les cols Alpins stoppent nette la progression des participants qui avaient choisis les deux autres grands axes (voie sud par l’Italie ou tout droit par les Alpes Suisse).
Par la voie nord les choses sont un peu plus simples mais la progression est également laborieuse. Les descentes sous les torrents d’eau se font prudemment, disons le, très lentement. Les arrêts pour se réchauffer sont plus fréquents. Les bivouacs souvent compromis. Les premières blessures apparaissent suite aux frottements incessants et humides. Les machines ne sont guère dans un meilleur état. Le sol imbibé charrie peu à peu toutes les micro-particules que font une montagne. Boue, gravillons, etc. tout cela s’immisce dans les gaines, fait couiner, gripper les dérailleurs. Il faut composer avec cela, aussi, et savoir ménager autant le pilote que la machine.
En dehors d’une poignée d’élite sur le devant de la course, il me semble que l’ensemble des participants voient leur plan d’action prendre un ou deux jours de plus que prévu.
Le moral de chacun se fait joueur entre euphorie et désespoir. Chaque moment de joie est lessivé par l’averse suivante à un rythme diabolique.
Le premier défi à relever est donc de ne pas abandonner.
Sur ce type de course, votre position, votre classement, ne se fait pas réellement sur le nombre d’arrivant, mais bien sur le nombre de partants tellement l’abandon fait partie intégrante du jeu. Savoir tenir bon, c’est gagner une bataille, et pas des moindres.
Passer le CP2, s’extraire de Suisse pour enfin retrouver la vallée du Rhône et son salvateur vent de dos n’aura jamais été aussi compliqué. Ceux qui y sont parvenu ont rempli le premier contrat, dévalant à pleine vitesse la France jusqu’au premier virage à droite, direction Montpelier, Perpignan, Carcassonne… où nous attend la prochaine blague, le vent de face.
Pour ma part, fini les idées noires. Si je suis arrivé jusqu’ici, j’irai au bout quoi qu’il arrive, vent de face ou pas. Je m’accroche à un petit plaisir. J’ai beau faire plusieurs calculs, quoi qu’il arrive si je garde mon rythme, j’arriverai à Lourdes, au pied du col du Tourmalet pour « la fin de journée ». Une fois l’ascension effectuée de nuit, se profile donc peu à peu le rêve d’un bivouac au sommet. La météo est clémente, j’ai tout l’équipement nécessaire, pourquoi se refuser ce cadeau ?
Chose faite. À l’abri du restaurant fermé au sommet, sous une voie lactée resplendissante.
Au lever du jour, tout est doux, rose, en contraste. La descente vers le col d’Aspin se fait tête dans le guidon, avec la promesse de rentrer dans la partie finale de l’aventure.
Je prends la décision de consacrer une heure ou deux à l’entretien de mon vélo à Bagnères-de-Luchon où j’y trouve avec bonheur un vélociste compétent et compréhensif des enjeux d’une course d’endurance. Mieux vaut tout remettre en ordre de marche avec un changement de câble de dérailleur et un nettoyage du shifter, ayant ainsi la certitude de boucler la course sereinement, que de me retrouver au milieu de l’Espagne et son dénivelé imposant avec une machine récalcitrante. Nous sommes si près du but, et pourtant rien n’est gagné.
La Catalogne est de nouveau sous tension. Face à l’épidémie de Covid elle vient de re-instaurer un couvre feu. Il faut donc calculer où s’arrêter entre 1h et 6h du matin. Si ces horaires ne sont pas trop contraignants, pour un pilote comme moi qui mise beaucoup sur l’amplitude horaire de mes journées, c’est contrariant. Sans ce couvre-feu j’aurai réalisé la traversée finale d’un bloc, parsemé d’un bivouac d’une heure ou deux. À la place, j’ai du trouver un hôtel pour patienter jusqu’au matin, quitte à être immobilisé, autant l’être confortablement.
Puis, d’immenses lignes droites sous un soleil accablant jouant avec les 40 ou 42 °C., sans ombres, venteuses, sévèrement pentues, tenteront de mettre à mal les dernières motivations. Mais l’arrivée est là. Quelques amis y sont déjà. L’odeur de la nourriture abondante, des bières, des blagues, des histoires de course partagées entre participants est plus forte que tout.
La nuit tombe sur Barcelone quand je suis au sommet, la vue sur la ville illuminée, ce sentiment d’accomplissement en poche.
Puis, une dernière descente jusqu’à l’arche finale. Tout va si vite, peut être trop. Mais impossible de lever le pied, l’envie d’en finir et de savourer le chemin réalisé est euphorique.
De l’officialité de la photo finisher à la fierté des victoires intérieures.
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20 juillet 2021, Barcelone.
2660 KM – 30970 D+ selon Komoot (60000 en ressenti)
251 hrs 51 mns, classé 48ème.
Autriche » Slovénie » Italie » Autriche » Liechtenstein » Suisse » France » Espagne.
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Du premier au dernier, cette édition, sans conteste de montagnards avertis, aura pour tous eu comme principal challenge de ne pas abandonner, de savoir s’adapter et développer tout son arsenal de ruses et de débrouillardises pour rester dans le jeu, car tout ne se joue pas qu’à la pédale, chacun y a sa chance s’il sait faire preuve de clairvoyance face aux obstacles.
Oui, cette édition fut massive, à votre tour maintenant.
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Photos : © Matthieu Lifschitz / Manivelle • Ricoh GRIII + iPhone pro.
Extra : © Adventure Bike racing, Adrien Liechti, Pascal Bride.
Enregistrement de la course stretch par stretch, c’est à dire entre chaque phase de sommeil que ce soit de courte durée en bivouac ou des phases réparatrices en hôtel.
Maps + datas : Komoot
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EN :
The Great Detour
The race. This time capsule where all reference points change.
The usual questions of everyday life are put aside and only the essential remains:
drink, eat, possibly find shelter for a few hours, keep going, whatever happens.
Liberating yourself from the ordinary mental load and race is to abolish one’s limits, to feel lighter. To be amazed at your abilities. Doing things you thought impossible on your own, or in a traditional group ride.
Galvanised by a fair competition between experienced riders, ten days are offered to a constellation of pilots. The playground is Europe, among its highest peaks.
It’s 10 July, Vienna, Austria, and it’s exactly midday. The start of the Three Peaks Bike Race 2021 has been given.
Ultra distance. Bikepacking. Complete autonomy… If today, a number of challenges are proposed that claim to belong to these great families, it is more difficult to find the rare pearl. What we liked so much about the Transcontinental Race, the mother of all races and probably the most difficult to finish in its category, was its purity. The humility of its dogma.
No grandiloquent speeches, no base of life, no drop-bag, no drafting and even less improvised « team » on the road. All this leads to penalties, even disqualification.
The « solo / complete autonomy » category has a special, almost mystical flavour.
You also have to learn to leave your comfort zone, to stay in your home country, it’s easier. All the reference points remain, conversation is fluid and exchanges at refreshment points are easy.
Crossing several countries in a single race with all your equipment on board is a different approach. We have to learn to make ourselves understood, to find the necessary products without wasting too much time, and to assimilate many cultural aspects of the country in order to travel safely. Being astute, in short.
The #tpbr2021 brings these ingredients together. Game on.
The rule is simple: start from Vienna, three « checkpoints » to be connected via three mandatory « parcours » surrounding them. Between each « parcours », it is up to the rider to create his / her own route to the finish in Barcelona.
The race crosses 6 or 7 countries depending on the choice, 11 days for the official cut-off.
Once the maps are compiled, we all have about 2650 km to go. In the end some will do more, rarely less.
To keep an eye on the progress of the participants, we take a GPS tracker with us, which can be consulted by all via an application and which gives place to the very entertaining « dotwatching » in the rest of the world.
The participants use it to situate themselves during the race, if the pace is too slow or appropriate to keep their position; friends and aficionados use it to follow the race in real time, commenting on it via social networks and specialised websites like dotwatcher.cc.
My primary goal is to combine racing with pure adventure, by riding straight through the Swiss Alps. I know that I will lose some time but the goal of the cut-off is still realistic on paper. With this in mind, I set off and had a busy « first day », reaching CP1 via the terrible Wurzenpass, Vršič and Mangart sections in order to satellite myself in the race.
505 km and 6050 m of D+. Austria, Slovenia, then back to Austria.
That sets the mood. And rightly so. Something is going wrong with the plan. The weather.
If all the bulletins before departure were not alarming, announcing an alternation of good weather and a few storms, from the 11th of July, I understood that it would be different.
The rains are sustained, persistent and cold. The first rockfalls on the Mangart almost closed the access to the last few kilometres of the summit behind me. It is no longer bad weather but a kind of storm that is about to hit Europe.
I quickly understand that crossing the Swiss Alps under a continuous storm will be too challenging for my athletic abilities. At first, a bit sad to have to re-route myself, I manage to re-mobilize myself by not forgetting the great dogmas of a Transcontinental: « This is not a tour » and « Just keep going, that’s at least what I can do ».
After all, it’s true, I’ll go touring in Switzerland when I feel like it, but for the moment I have another task, to stay in the race. Out of about 150 starters, I am already ranked in the top 50 and this will keep me motivated throughout the race.
I choose to divert via Innsbruck, a route I know pretty well as I have ridden it many times during my multiple « TCR ».
It was certainly the best idea of the race.
The following days proved this intuition right. The storm is violent and causes devastating damage in Germany. We are right on the edge of the epicentre and we are taking all the residuals.
Snow and ice on the Alpine passes put a stop to the progress of the participants who had chosen the other two main routes (southern route through Italy or straight on through the Swiss Alps).
By the northern route, things are a bit easier, but the progression is also laborious. The descents under the torrents of water are done cautiously. Let us say it, very slowly. Stops to warm up are more frequent. Bivouacs are often compromised. The first injuries appear as a result of the constant wet rubbing. The machines are hardly in a better state. The soaked ground gradually carries all the micro-particles that a mountain makes. Mud, gravel, etc. All this gets into the cables, makes the derailleurs squeak and grip. You have to deal with this, too, and know how to take care of both the rider and the machine.
Except for the elite at the front of the race, it seems to me that all the participants are seeing their action plan take one or two days longer than expected.
Everyone’s moral is played out between euphoria and despair. Each moment of joy is washed away by the next storm at a diabolical rate.
The first challenge is not to give up.
In this type of race, your position, your ranking, is not really based on the number of finishers, but on the number of starters, as dropping out is an integral part of the game. Knowing how to resist means winning a battle, and not the least.
Passing CP2, getting out of Switzerland to finally find the Rhône valley and its saving tailwind has never been so complicated.
Those who have managed to do this have fulfilled the first mission, speeding down France to the first right turn, towards Montpelier, Perpignan, Carcassonne… where the next joke awaits us, the headwind.
For me, no more gloomy thoughts. If I’ve made it this far, I’m going to finish whatever happens, headwind or not. I’m hanging on to a little pleasure. I may make different calculations, but whatever happens, if I keep my pace, I will arrive in Lourdes, at the beginning of the Tourmalet pass for « the end of the day ». Once the ascent has been completed at night, the dream of a bivouac at the summit gradually takes shape. The weather is good, I have all the necessary gear, why refuse this gift?
It’s done. In the shelter of the closed summit restaurant, under a resplendent milky way.
At sunrise, everything is soft, pink, in contrast. The descent towards the Col d’Aspin is made with the head in the handlebars, with the promise of entering the final part of the adventure.
I decide to spend an hour or two servicing my bike in Bagnères-de-Luchon where I happily find a competent bike mechanic who understands the challenges of an endurance race. It’s better to put everything back in order with a change of derailleur cable and a cleaning of the shifter, with the certainty of completing the race serenely, than to find myself in the middle of Spain and its imposing gradient with a recalcitrant machine. We are so close to the goal, and yet nothing is won.
Catalonia is once again under pressure. Faced with the Covid pandemic, it has just re-instated a curfew. So you have to calculate where to stop between 1am and 6am. If these hours are not too restrictive, for a pilot like me who counts a lot on the amplitude of my days, it is annoying.
Without this curfew I would have done the final block in one go, punctuated by an hour or two of bivouac. Instead, I had to find a hotel to wait until the morning. If you’re going to be immobilised, you might as well be comfortable.
Then, huge straight lines under an exhausting sun playing with 40 or 42 °C., without shadows, windy, severely steep, will try to put an end to the last motivations. But the finish is there. Some friends are already there. The smell of the abundant food, the beers, the jokes, the race stories shared between participants is stronger than anything.
Night falls on Barcelona as I stand at the top, the view of the city illuminated, that sense of accomplishment in my pocket.
Then a final descent to the final arch. It all goes so fast, maybe too fast. But I can’t put my foot down, the desire to finish and savour the journey is euphoric.
From the officiality of the finisher’s photo to the pride of personal victories.
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20 July 2021, Barcelona.
2660 KM – 30970 A+ according to Komoot (60000 felt)
251 hrs 51 mns, ranked 48th.
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Austria » Slovenia » Italy » Austria » Liechtenstein » Switzerland » France » Spain.
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From the first to the last, this edition, without any doubt of experienced mountaineers, will have had for all of them as main challenge not to give up. To know how to adapt and to develop all their arsenal of tricks and ingenuity to stay in the game. Because everything is not only played with the pedals, everyone has his chance if he knows how to show clairvoyance in front of the obstacles.
Yes, this edition was massive, now it’s your time.
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Photos : © Matthieu Lifschitz / Manivelle • Ricoh GRIII + iPhone pro.
Extra : © Adventure Bike racing, Adrien Liechti, Pascal Bride.
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Recording of the race, stretch by stretch, meaning between each sleep phase, whether it is a short sleep in a bivouac or a restful sleep in a hotel.
Maps + datas : Komoot