Tour d’Ortles 2015 – Passo dello Stelvio – Rapport
Le Tour d’Ortles 2015…
Extrême, je crois que le mot sonne juste.
En quelques chiffres ça donne :
• 267 km pour 5437 m. de dénivelé positif et 5384 de négatif;
• 9° de température minimale jusqu’à 40° à son maximum;
• Des ascensions douloureuses à 7km/h comme des descentes vertigineuses à 70 km/h;
• Stelvio 2758 m. + Gavia 2621 m. + Tonale 1883 m. + Palade 1518 m.
C’est donc samedi 4 juillet 2015, accompagné de deux camarades du Distance Cycling Club, que je me suis aligné au départ du brevet italien de montagne, le Tour d’Ortles.
5 heures du matin et en route pour la première ascension que je pensais la plus dure mais la plus mythique, le Stelvio.
Après avoir eu du mal à me repérer avec la signalisation italienne et ayant perdu ma route à deux reprises, je trouve enfin mon rythme dans le col mais au prix d’un retard considérable sur le gros du groupe (200 participants) que je ne rattraperai pas vraiment, si l’on exclu le nombre d’abandons.
En haut du Stelvio c’est déjà l’hécatombe mais après une pause au point de contrôle je reprends du poil de la bête et m’amuse comme un dingue dans l’interminable descente vers le deuxième monstre de la journée, il passo di Gavia.
Le Gavia, c’est à peu près le même topo que le Stelvio, c’est très difficile, ça grimpe vraiment dur, aucun passage pour véritablement souffler, le soleil brûle, je crois que si je n’ai pas fondu sur place c’est uniquement grâce aux innombrables sources d’eau fraiche où je plongeais systématiquement ma casquette.
Une fois au sommet c’est à couper le souffle, c’est vert, gris, bleu, les nuages si bas se reflètent dans les lacs, une belle récompense !
Encore une descente incroyable pour aller vers le supplice… Passo del Tonale.
Pour être honnête, je ne m’attendais pas à souffrir autant ici, les nuages se font plus sombres et s’accrochent au sommet, il fait lourd, je pose pied à terre à plusieurs reprises le temps de reprendre mes esprits, encouragé par d’autres cyclistes je remonte de plus belle et c’est à mon tour de les soutenir quelques kilomètres plus loin.
Je rejoins mon ami Jean-Pierre qui lui aussi commence à caler, il me donne des nouvelles de Brian, il est loin devant, nous sommes tous encore en piste !
Nous serons un petit groupe de quatre à faire l’élastique sous l’orage qui est maintenant tombé jusqu’à l’arrivée, chacun suivant son rythme mais se regroupant toujours à un moment ou pour une pause « panino » avant d’attaquer le dernier col.
Celui là, personne n’en voulait, mais il fallait bien le franchir pour valider le brevet et arriver pour la tombée de la nuit. Je dois mon salut cette fois à ce si sympathique italien qui m’a pris bien volontiers dans sa roue jusqu’au sommet où un petit café encore ouvert nous tend les bras, pile poil ce qu’il fallait pour garder les idées claires dans cette descente si rapide et sur sol humide jusqu’à l’arrivée où nous sommes chaleureusement accueilli !
J’aurai aussi pu résumer tout ça en quelques mots :
La montagne, c’est époustouflant !