/ Archive 2015 /
Si je devais compiler cette nuit passée sur les routes de la French Riviera, je dirais :
un coucher de soleil, Istanbul Kebab, une fête foraine, la voie lactée, un renard surpris par ma lampe (enfin je crois), des lacets, l’aube sur la Corniche de l’Estérel, la Croisette et une arrivée aux petits soins.
Pour garder mon niveau d’endurance et tester quelques nouveaux accessoires en vue du prochain Paris-Brest-Paris, j’ai décidé de prendre la route de nuit au départ de Marseille pour rejoindre au matin le fief de la marque Café du Cycliste situé à Nice.
Cette fois, j’ai opté pour longer la côte au maximum en dehors de trois caps et me voici donc sur les coups de 20h en haut du Col de la Gineste.
J’enchaine à vive allure toutes ces routes où j’ai l’habitude de m’entraîner pour être en bord de mer au crépuscule, chose faite, j’alterne entre la voie principale et la piste cyclable au grès de la fréquentation.
La nuit devient vite noire, et , passé le ravitaillement en eau dans un Kebab Toulonnais (seul commerce ouvert et point d’eau potable que j’ai trouvé) le parcours alterne vite entre routes désertes et points d’animations qui scintillent au loin comme des phares de marins.
Faut dire qu’on est lundi soir, qu’il est largement passé minuit et la saison estivale n’ayant pas véritablement commencée les rencontres se font rares. Et tant mieux.
Ces routes sont comme des cadeaux, vides, en très bon état pour la grande majorité, c’est un enchainement de bosses qui permettent de garder une allure soutenue dans le faisceau de ma lampe, sensation de pilotage et vitesse « aveugle » grisante sous la voie lactée que je n’avais pas revue depuis le BRM 600. La bande son d’animaux en tout genre un peu flippante me fait dire que je ne préfèrerai pas subir une crevaison mais la bonne étoile du randonneur était avec moi sur ce point.
Ce coup ci j’ai pris le temps, jusqu’au bout.
Je veux dire, pas de rouler lentement mais de m’arrêter, de revenir à une pratique un peu plus ludique du cyclisme, stopper, photographier ou tout simplement s’accorder quelques minutes sur un des innombrables panoramas en grignotant les vivres de ma musette. J’avais d’ailleurs fait en sorte d’être en autonomie complète (en dehors de l’eau), précaution à mon sens obligatoire quand on roule de nuit.
Il a fait tellement bon, à peine frais par moment et c’est en manche courte que j’entame la sublime Corniche de L’Esterel au lever du soleil. Mer d’huile, paysage digne d’un western, je n’ai absolument croisé aucune voiture dans quelque sens que ce soit jusqu’à l’arrivée dans l’agglomération suivante, magique, « ma » route.
De même que le soleil se lève, le corps humain est fait de cette manière qu’il se réveille en même temps, donnant le second souffle pour appuyer de plus belle et arriver exactement pile poil à l’heure que je m’étais fixé. La croisette, ses boutiques de luxe endormies et ses employés municipaux qui préparent le film du jour me voient passer comme un fantôme… Je ne m’arrêterai plus jusqu’au port de Nice.
C’est à 8h du matin très exactement que j’arrive sur Nice au Café du Cycliste.
Café en main, je découvre enfin le lieu que je n’avais vu qu’en travaux et ne peux qu’admirer le travail accompli par l’équipe constituant un véritable lieu de vie :
En dehors du café (ou du thé d’ailleurs), on y trouve une série de vélos rutilants disponibles à la location, un atelier de mécanique et sa station bike wash (alors ça le bike wash c’est vraiment la classe), des vestiaires ainsi que l’ensemble de leur collection.
Parfaite invitation à se réunir pour briefer ou débriefer je n’sais quelle(s) aventure(s) !
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